Les dernières actualités du CEMA - Cercle d'Échanges sur le Monde Agricole

Cette période de rentrée des étudiants en septembre correspond aussi au début de la nouvelle campagne agricole : le CEMA en profite pour vous faire part de ses activités réalisées au cours des derniers mois et des projets et actions initiées. Pour rappel, le CEMA est le Cercle d'Échanges sur le Monde Agricole.

Rappelons que le CEMA est un « laboratoire d’idées » en relation étroite avec l’École d’Ingénieurs de PURPAN positionné sur l’Agriculture et les Enjeux sociétaux. La priorité ressortant de nos échanges du entre producteurs et professionnels pour garantir la pérennité du métier, le maintien des agriculteurs et de leur capacité de production ainsi que l’installation de jeunes nécessaire au renouvellement de génération, est d’assurer leur revenu, fortement dégradé dans beaucoup de situations depuis plusieurs années.

Dans la recherche de revenu complémentaire à celui des productions agricoles, soit par la baisse des charges (diminution des postes intrants et électricité), soit par la création d’un chiffre d’affaires additionnel (vente des kilowatts produits non consommés par l’exploitation) 2023/24 a été consacré à un travail en profondeur sur les énergies renouvelables.

Nous avons commencé par la méthanisation à la ferme pour tirer un bilan technique, économique et organisationnel à partir d’installations déjà en fonctionnement sur la région, PURPAN disposant de par ailleurs depuis une dizaine d’années d'une station pilote couplée à son élevage de bovins laitiers sur le domaine de Lamothe.

Dans le cas de la méthanisation, depuis plus d’une décennie des ateliers ont été créés individuellement ou regroupant plusieurs agriculteurs sur des fermes en productions animales mais aussi en productions végétales.

Il apparait opportun après retour d’expérience de s’interroger sur cette nouvelle activité biogaz quant à son intérêt agro-environnemental, au complément de revenu apporté et son intégration dans le projet de l’exploitation agricole en lien avec les autres productions à destination alimentaire.

Le dossier proposé entrait dans le cadre du développement en Occitanie, et plus globalement en France, des énergies renouvelables, avec une place prépondérante accordée au rôle des exploitations agricoles en recherche de performance dans un contexte en évolution permanente avec la transformation des modèles que nous observons.

Ce travail a été conduit avec la collaboration d’une équipe de 5 étudiantes dans le cadre de leur projet d’entreprise de 4ème année qui ont fait preuve d’une forte motivation, d’initiative et d'autonomie.

Les investigations conduites sur un panel de 16 installations ont permis de tirer un bilan sur les technologies mises en œuvre, les investissements et leur financement, les conséquences en terme d’organisation du travail, et en final, en regard de l’analyse des charges et des produits, sur la rentabilité des dispositifs débouchant sur des recommandations. (*)

D’autre part, toujours avec les mêmes objectifs d’optimisation du revenu et de transition vers des modèles plus résilients (baisse des charges opérationnelles et du besoin en eau), en parallèle, nous avons poursuivi notre implication dans le développement d’une filière locale de production et commercialisation de légumes secs, en particulier les lentilles, en appui au projet de l’association MilPAT regroupant agriculteurs, citoyens-consommateurs et élus locaux sur le territoire du Sud-Toulousain.

(*) Sur demande nous pouvons vous communiquer le détail des résultats obtenus et des conclusions qui en ont été tirées.

Cette approche des ENR nous amène naturellement dans un deuxième volet à nous interroger sur le développement de l’Agrivoltaïsme compte tenu de l’éclosion de très nombreux projets. Toutefois, les décrets d’applications de la loi relative à l’Accélération de la production d’énergies renouvelables votée en mars 2023 n’ayant été publiés qu’en avril 2024, faute de recul suffisant, il était prématuré d’entreprendre dès cette année un bilan sur son réel apport concernant les exploitations agricoles. Nous n’abandonnons pas pour autant la réflexion sur cette thématique qui sera poursuivie dans les mois à venir.

Concrètement donc, 2024/25 nous amènera à travailler sur le sujet de fond, souvent au centre de nos débats, de l’installation de jeunes agriculteurs et la transmission des exploitations avec le but d’en identifier les clés de réussite.

La moitié des agriculteurs actifs aujourd’hui sont appelés à arrêter leur activité d’ici dix ans. Le devenir de l’agriculture française est fortement dépendant de la façon dont les exploitations seront transmises. Or on constate que la place de l’exploitation familiale individuelle et le statut de l’agriculteur est remise en cause par l’arrivée de groupes financiers, investisseurs français et étrangers ou coopératives. Dans ce contexte, la rentabilité et la valeur de reprise de l’entreprise qui changera de main sont au centre du sujet.

Comment donc cette transmission peut se passer dans les meilleures conditions ? Quel type de structure et quel modèle économique sont les mieux adaptés pour y parvenir est la question à laquelle le projet doit contribuer à répondre.

Pour maintenir une coopération forte avec l’Ecole, tant au niveau des élèves que des Enseignants-chercheurs, nous continuerons à travailler en relation avec des étudiants de 4ème année, en souhaitant qu’une majorité d’entre eux dans l’équipe-projet soient concernés par un futur projet d’installation.

L’approche sera transversale et multifactorielle, conjuguant les aspects économiques, juridiques, fiscaux, sociaux et organisationnels. Le cas des femmes reprenant une exploitation sera abordé. Ce travail servira au CEMA dans son action innovante de soutien aux agriculteurs, entrepreneurs en gestion individuelle ou partagée de la ferme, qui pourra se concrétiser à la suite par un évènement ou autre forme d’action à PURPAN dédiés à ce thème à destination de tous les acteurs concernés, en particulier les jeunes.

Le CEMA, libre de ses mouvements, garde dans son action une place essentielle à l’Humain. Il reste constant dans ses valeurs d’anticipation et d’innovation et dans son effort pour préserver un lien fort avec le maillon essentiel que constitue l’exploitation agricole aux racines de PURPAN.

Si vous êtes intéressés par ces enjeux et souhaitez mieux nous connaître n’hésitez pas pour en discuter et à prendre contact avec nous à l’adresse cema@purpan.fr.

Marc MORENO (55e),

Président du CEMA

dont les Purpanais Yolène PAGÉS (90e), Bernard CAZALS (53e), Dominique ROUGEAU (57e), Thibaut FRAISSE (98e) et Marc MORENO (55e)