News

Partager sur :

[PORTRAITALUMNI] Thomas LEICHLE (82e) - Directeur d'usine pour le Groupe Cémoi

11 décembre 2024 Portraits d’Alumni
Vue 388 fois

#1 - Thomas, tu es diplômé de la 82e promotion de PURPAN, peux-tu nous parler de tes années d'études ?

 

"Ça commence à remonter maintenant… En fait, je suis tombé sur PURPAN par hasard ! Mes parents habitaient au sud de Toulouse et j’étais très attiré par les sciences du vivant. Mais je ne savais pas précisément quel métier je souhaitais faire, et encore moins quel cursus suivre. À l'époque, je faisais beaucoup de musique, je jouais dans un grand orchestre avec Paule ARTÉRO (80e). C’est elle qui m’a présenté l’École lors d’un salon INFOSUP. 

J’ai été séduit par les valeurs humaines de l’École et la profusion de matières qui y sont enseignées. Avec le recul, je me rends compte à quel point ce cursus a été formateur et structurant. Je crois que c’est la diversité qui m’a le plus nourri : la rencontre avec les copains de promo et les professeurs, la richesse des sujets abordés en cours (écologie, marketing, gestion, production, qualité,…), les cas concrets et stages (Irlande, Nouvelle-Zélande). J’ai appris à être curieux et rigoureux à travers des valeurs qui me correspondent.

J’ai suivi la spécialisation Gestion Création d’Entreprise pour garder une vision la plus large possible."

#2 - Et après PURPAN, quelles ont été tes expériences professionnelles ? 

 

"J’ai commencé ma carrière dans les fruits et légumes dans le Lot-et-Garonne. J’ai travaillé 2 ans en tant que Chargé de clientèle chez Fruitport, une grosse exploitation familiale produisant des kiwis, des pommes et des poires. J’ai appris le métier de Commercial et ai découvert le fonctionnement d’une entreprise.

 

J’ai ensuite eu l’opportunité de revenir chez Rougeline, la structure dans laquelle j’avais fait mon stage de fin d’études. J’y ai retrouvé mon maître de stage, Gilles BERTRANDIAS (76e), avec qui j’ai beaucoup appris. J’y suis resté 9 ans pendant lesquels j’ai pu exercer différents métiers : Chargé de Clientèle, Responsable Logistique - Achats, Directeur Commercial, Directeur Supply Chain, … C’était une belle aventure dans une entreprise qui ne cesse d’innover et de grandir !

 

Ensuite, j’ai rejoint le Groupe Cémoi et le monde délicieux du chocolat. J’avais à cœur de découvrir l’industrie et sa complexité. J’ai commencé comme Responsable Supply Chain dans une usine en Normandie (spécialisée dans les petites séries haut de gamme) qui produit des tablettes et des chocolats pour les artisans. Puis je suis passé par un petit site près d’Orléans qui fabriquait, à l’époque, de la poudre de petit déjeuner et réalisait le copacking pour l’ensemble du groupe. Le site était en souffrance depuis des années, j’en ai pris la direction et nous l’avons fermé. Je suis, depuis 5 ans, Directeur de la chocolaterie de Bègles, un site très automatisé qui emploie 120 personnes et produit 32 000 tonnes de chocolat d’inclusion et de couverture pour les industriels.

 

En parallèle, lors de mon arrivée à Bordeaux, un ami, Sébastien BENNE, m’a parlé de son projet de réseau de consultants. L’idée était de créer un collectif d’indépendants pour accompagner les acteurs des filières agri / agro dans le Sud-Ouest. J’ai trouvé l’idée géniale et ai donc eu l’opportunité de monter à bord de l’aventure Rubbees qui m’occupe pendant mes RTT !"

#3 - Tu es aujourd'hui Directeur d'usine pour le Groupe Cémoi. Comment superviser toutes les activités quotidiennes d'une usine ? 

 

"Il se passe toujours énormément de choses dans une usine ! Le plus important est d’aider les équipes à communiquer entre elles et à prioriser les actions. Pour cela, il faut déjà connaitre les enjeux et les déployer en objectifs par service : Ressources Humaines, QHSE, Production, Supply Chain, Maintenance et Lean Management. Le Groupe Cémoi hiérarchise clairement les choses au niveau global et c’est à nous de les définir en local.

 

Ensuite, il faut un fonctionnement structuré. Nous avons des méthodes, des outils de planification et de suivi de plan d’actions. Nous pouvons aussi suivre en temps réel les flux de matière, les budgets, les performances, les contrôles qualité, les interventions de maintenance,…

 

Enfin, pour animer l’ensemble, nous avons des rituels quotidiens, hebdomadaires et mensuels. Nous y partageons les résultats, les problématiques, et prenons les décisions. 

Concrètement, je travaille en étroite collaboration avec mon Comité de direction individuellement et collectivement, et passe le maximum de temps sur le terrain avec les opérateurs."

#4 - Comment l’usine s’adapte-t-elle aux fluctuations de la demande, en particulier pendant les périodes de forte consommation comme les fêtes de fin d’année ? 

 

"Sur Bègles, nos clients sont des fabricants de pâtisseries, de biscuits, de desserts lactés, … Nous n’avons donc pas de saisonnalité marquée. Nous tournons à plein régime toute l’année (y compris en weekend). Nous réduisons les ouvertures de ligne l’été pour les congés et arrêtons de produire une semaine entre Noël et le Nouvel an pour faire l’inventaire et effectuer une maintenance préventive poussée. 

Cela dit, nous faisons face à un besoin croissant d’agilité. Cela a commencé au moment de la Covid-19 et s’est poursuivi avec, d’un côté, l’impact de l’inflation et, de l’autre, la flambée historique du prix du cacao. Nous élaborons donc des scénarios avec les équipes du S&OP (coût, couverture de stock) à partir des prévisions de ventes et adaptons l’organisation du site au mieux. Ce besoin d’agilité nous pousse à promouvoir la polyvalence des opérateurs et à revoir les parcours d’évolution. C’est quelque chose de vertueux pour les salariés et pour l’entreprise."  

#5 - Selon toi, quelles sont les qualités nécessaires pour ce poste ? 

 

"C’est un métier assez complet ! Le Directeur d’usine est responsable de la sécurité des salariés, de la qualité des produits fabriqués, de la performance et de la pérennité du site. Il faut le recul nécessaire pour prendre les bonnes décisions tout en comprenant les problématiques très concrètes.

 

Pour avoir une vision globale, il faut appréhender son environnement et avoir des aptitudes en gestion, en stratégie, en management ; pour saisir les problématiques, il ne faut pas être hermétique aux notions techniques, au droit, aux normes et exigences QHSE, à l’amélioration continue. Cela demande aussi d’être capable d’échanger à la fois avec les parties prenantes (les élus locaux, les représentants du personnel, la direction générale, les équipes commerciales, …) et chacun des salariés. Il faut une certaine capacité à décider, à convaincre et à fédérer, malgré les difficultés que l’on rencontre et la pression du résultat que l’on peut avoir. Je pense que PURPAN est une bonne École pour nous préparer à cela !"

#6 - Un conseil pour les futurs diplômés qui nous lisent ? 

 

"Chacun a sa sensibilité et ses aspirations, je ne sais pas si je suis le mieux placé pour donner des conseils. Je peux simplement dire que, pour moi, deux choses restent importantes.

  • La première, c’est de rester curieux. J’apprends humblement en écoutant des podcasts, en regardant les autres faire, en assistant à des conférences, en lisant, en me formant et, surtout, en faisant les choses.
  • La seconde, c’est de travailler sur soi, encore plus lorsque l’on gère des équipes. J’ai besoin d’avoir une conscience aigüe de mes défauts, de mes états d’âmes, de mes erreurs, des mes automatismes et de mes mécanismes de fonctionnement. C’est déterminant, pour moi, pour gagner en simplicité et créer de véritables relations de confiance et de respect dans le travail."



J'aime

Aucun commentaire

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire. Connectez-vous.